jeudi 18 octobre 2012

Procès cacao





Des machettes et bottes achetées à 1 milliard avec une société d’imprimerie

80.000 machettes et 80.000 bottes ont été achetées en juin 2004 à un milliard Fcfa  par l’ex-Fonds de développement des activités de la filière café et cacao (Fdpcc) avec Océan imprim, une société éditrice des agendas présidentiels, a affirmé le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, en charge du dossier sur les malversations financières visant les ex-dirigeants de la filière café-cacao.
Ce marché a été conclu par l’ex-Fdpcc avec Océan Imprim, appartenant à David Attia, dont l’objet social est l’imprimerie, le marketing et le design, a indiqué le président du tribunal, Hamed Coulibaly, mentionnant que les machettes ont coûté 3.050 Fcfa l’unité et les bottes 3.850 Fcfa l’unité.  
Ces équipements étaient destinés à financer les coopératives, selon le libellé des factures. Les 80.000 bottes sont revenues à 308 millions Fcfa, tandis que les 80.000 machettes ont été achetées à 244 millions, soit 552 millions Fcfa. La société Océan Imprim a ensuite marqué les bottes et machettes du logo de l’ex-Fdpcc à près de 500 millions Fcfa.
Selon le procureur les bottes coûteraient dans les magasins agricoles de la place 2.500 à 3.000 Fcfa alors que les machettes sont vendues à près de 2.000 Fcfa.
Le juge s’est interrogé sur l’intérêt d’une telle opération dont on n’a aucune preuve que les équipements acquis ont été attribués aux paysans, avant de faire observer que des millions de francs ont été décaissés pour la sensibilisation, sans qu’on ait le nombre d’agriculteurs dans le secteur.
Les chèques ont été signés notamment par Henri Amouzou, président du Conseil d’administration de l’ex-Fdpcc et de son secrétaire exécutif, Théophile Kouassi, a souligné le président du tribunal, Hamed Coulibaly. 
II a également brandit des documents faisant état d’un gap de un milliard Fcfa au profit de M. Amouzou sur un fonds de 3,4 milliards destinés au financement des coopératives en 2006. L’ex-patron du Fdpcc a perçu ce montant au travers de la Confédération des producteurs ivoiriens de café et cacao (COPRICO), un groupement de coopératives, qu’il a crée puis dissout après.
"Vous avez fait courir un risque à la société (ex-Fdpcc) et cela concourt aux éléments matériels d’abus de biens sociaux", a dit le juge à M. Amouzou qui a affirmé que son "intention" n’était "pas frauduleuse".
Le président du tribunal, Hamed Coulibaly, a par ailleurs rappelé que MM. Amouzou et Kouassi avaient engagé 90 millions Fcfa pour la recherche de partenaires pour la transformation de cacao, estimant que ce décaissement n’était pas utile.
Pour sa part, le secrétaire exécutif de l’ex-Fdpcc, Théophile Kouassi, a justifié que la société envisageait créer en Côte d’Ivoire une usine de transformation d’environ 30.000 tonnes de cacao [beurre, pattes et poudre]  pour un coût estimatif de 12 à 13 milliards Fcfa.
Le tribunal a aussi noté que les dirigeants de l’ex-Fdpcc ont payé 132 millions Fcfa d’honoraires à un cabinet pour évaluer la vente de la Mutuelle agricole de Côte d’Ivoire (Maci).
900 millions Fcfa ont également ont été déboursés pour le cabinet Stratégie pour une étude sur le chevauchement de la gestion dans la filière, en 2004, puis 274 millions d’honoraires (70% du montant) payés pour assistance et gestion financière, selon le tribunal.  

Source: Alerte info

Suspension de 8 magistrats



  Halte aux dérives !
Le gouvernement vient de mettre le holà aux pratiques de certains magistrats. Hier, en Conseil des ministres, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Justice et Garde des Sceaux, a annoncé des mesures disciplinaires contre 6 magistrats du parquet et 2 du siège. Selon la porte-parole adjointe, Raymonde Goudou, ministre de la Famille de la Femme et de l’Enfant, le Conseil a été informé par la ministre des poursuites disciplinaires contre des magistrats pour abus d’autorité, abandon de poste, corruption et extorsion  de fonds. Ils sont frappés d’interdiction d’exercer leur fonction jusqu’ à décision définitive. Ces concernent 6 magistrats du parquet et 2 du siège’’. A la rentrée judiciaire, à Yamoussoukro, le vendredi 4 novembre 2011, le Chef de l’Etat avait annoncé la couleur. ‘’La corruption qui a malheureusement gagné certains acteurs de la justice ivoirienne doit être bannie. La lutte contre la corruption devra être assortie de mesures coercitives et de sanctions appropriées telle que la radiation de personnel de justice corrompu’’, avait-il déclaré. Lors de sa campagne électorale pour la présidentielle de 2010, le candidat Alassane Ouattara avait professé sa foi pour une justice impartiale, et loin de tous les actes de corruption qui créent la méfiance et dont les décisions sont à chaque instant contestées. Elu Président de la République, il tient à ce qu’elle soit un parangon de vertus : ‘’Nous devons ensemble trouver les voies et moyens pour lui redonner ses lettres de noblesse. Nous devons réfléchir sur le rôle que notre justice doit jouer pour faire renaître la confiance perdue. Cela est important en cette période post-crise, où tout est à reconstruire, avec la contribution de nos partenaires au développement et des investisseurs privés nationaux et étrangers’’. La sanction contre les magistrats véreux, est une invite à tous les hauts fonctionnaires, agent de l’Etat et tout Ivoirien à s’engager dans une voie, loin des mauvaises pratiques et mœurs. Il faut une Côte d’Ivoire qui repose sur des valeurs et des hommes trempés dans l’honnêteté et dans l’intégrité.
E. ABOUA 

Conseil des ministres.



11 mille milliards pour le développement de la Côte d’Ivoire

Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a présidé hier à la traditionnelle rencontre avec les membres du gouvernement.
Le Conseil des ministres d’hier a été marqué, à l’ouverture, par la remise symbolique du Plan national de développement (Pnd) 2012-2015. Selon le ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement, Albert Mabri Toikeusse, c’est 11 mille milliards qui seront mobilisés. ‘’ Le coût de la  mise en œuvre est estimé à 11 mille milliards de Fcfa soit environ 60% pour le secteur privé et 40% pour l’investissement public’’, a-t-il indiqué. Il a rappelé que la Côte d’Ivoire, depuis ‘’les années 80, avec la crise que nous avons connue, n’avait plus élaboré un plan de développement ni triennal, ni quinquennal’’. Ce plan, faut-il le souligner a été validé par le gouvernement au cours de l’un des Conseils des ministres en mars, puis le parlement en juillet dernier. ‘’ M. le Président, depuis les années 80, avec  la crise que nous avons connue la Côte d’Ivoire n’avait plus élaboré un plan de développement ni triennal ni quinquennal. Sous la houlette du Premier ministre nous nous sommes mis au travail et le conseil des ministres, à une de ses sessions en mars dernier, a adopté le plan national de développement pour la période 2012-2015. Nous avons présenté ce plan national de développement au parlement qui en a pris acte, au cours du mois de juillet dernier, et sur cette base, le programme d’investissement public pour la période 2013-2015 a été élaboré’’, a dit le ministre d’Etat, Albert Mabri Toikeusse. Ce plan, selon lui, ‘’apporte la stratégie’’ qui permettra à la Côte d’Ivoire d’atteindre l’objectif de pays émergent à l’horizon 2020: ‘’ Avec la mise en œuvre du plan national de développement, nous atteindrons cette année un taux de croissance de 8,6. L’année prochaine, nous arriverons à 9% et à partir de 2014, nous atteindrons deux chiffres pour nous y maintenir sous votre houlette’’. Pour sa part, le Président de la République, SEM. Alassane Ouattara, a demandé aux uns et aux autres de relever le défi de la mise en œuvre de ce plan. ‘’ Et je voudrais vous féliciter tous, vous dire évidemment que notre défi c’est la mise en œuvre de ce qui est contenu dans ce plan. Comme vous l’avez dit, ce plan concerne les 40% de l’investissement public au programme d’investissement public qui fait un plus de 4000 mille milliards, 4400 milliards.’’ Il s’est dit confiant parce qu’une partie du financement est déjà acquis : ‘’ Je suis conforté de savoir que nous avons une bonne partie du financement déjà, grâce aux annulations de dettes dont les contreparties seront consacrées au financement des programmes publics. Egalement, tous les efforts que nous faisons nous-mêmes au niveau du budget, puisque cette année nous prévoyons mille milliards d’investissement public.’’ Le Chef de l’Etat a annoncé que tout sera mis en œuvre pour le bien-être des ivoiriens. Outre le Plan national de développement, le Conseil des ministres a, comme d’habitude, examiné plusieurs projets de loi et des mesures individuelles. C’est ce qu’a signifié Raymonde Goudou, ministre de la Famille de la Femme et de l’Enfant, porte-parole adjointe du gouvernement. En l’absence du ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la communication, Bruno Koné, c’est elle qui a animé le point de presse à la salle mosaïque de la présidence. Sur le premier point, le Conseil a adopté un projet de loi relatif à la protection des droits de propriétés intellectuelles dans les opérations d’importation, d’exportation et de commercialisation des biens et des services. Ce projet vient, a expliqué le porte-parole adjoint du gouvernement, renforcer ‘’l’arsenal juridique de lutte contre la contrefaçon en donnant la possibilité forces de l’ordre et aux opérateurs économiques d’agir préventivement contre l’invasion de nos marchés par les produits de contrefaçon’’. Le Chef de l’Etat et les membres du gouvernement ont également donné leur accord sur la création et l’organisation du centre national de prévention et du traitement de l’insuffisance rénale (Cnptir). Le café et le cacao étaient aussi présents à cette rencontre. Une série de décrets ont été pris pour fixer les modalités de commercialisation du café et du cacao. Concernant les mesures individuelles, le Conseil a validé la nomination de Charles Gomis en qualité d’ambassadeur de la Côte d’Ivoire en France et au Portugal avec résidence à Paris. Ici, il faut signaler la réduction prochaine de l’effectif de cette ambassade. Les agents concernés recevront 18 mois de salaire. Selon la porte-parole adjointe, le Conseil a été informé par la ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la justice, des poursuites disciplinaires contre des magistrats pour abus d’autorité, abandon de poste, corruption et extorsion  de fonds. Ils sont frappés d’interdiction d’exercer leur fonction jusqu’ à décision définitive. Elles concernent 6 magistrats du parquet et 2 du siège. 

ETIENNE ABOUA





107 anniversaire du 1er Président de la Côte d’ Ivoire



                                                                         L’immortel Félix Houphouët-Boigny 
                                                                                                 Le 1er Président de la République de Côte d’Ivoire, s’il était encore de ce le monde, aurait soufflé sa 107e bougie. 




18 octobre 1905- 18 octobre 2012. Félix Houphouët-Boigny aurait eu 107 ans. Mais, même mort, il demeure la pierre angulaire de l’édification de la Côte d’Ivoire. La quasi-totalité  de ses adversaires politiques, en l’occurrence l’ancien Chef d’Etat, avait fini par reconnaître son immense œuvre. S’il est vrai que l’Etat de Côte d’Ivoire est une construction de la colonisation, il faut signifier que la nation ivoirienne est née dans l’esprit de Félix Houphouët-Boigny. Il a réussi à mettre ensemble une multitude d’ethnies subdivisées en petites tribus diverses. Le 1er Président de la République de Côte d’Ivoire a dû se battre pour rapprocher les peuples. Pour certains, l’immortalité de Félix Houphouët-Boigny réside dans les immeubles visibles au Plateau, centre des affaires dans la grande métropole d’Abidjan, l’ancienne capitale, les routes et autres voies de communication. Il faut aller au-delà des considérations matérielles pour comprendre l’immortalité de ce ‘’génie politique de première ordre’’, comme le disait l’ex-Président de la France, le général Charles de Gaulle. Il a bâti sa philosophie politique sur ce qu’il a appelé, dans sa profession de foi à la création du Rassemblement démocratique africain, le 18 octobre 1946, la ‘’mystique de la fraternité’’. C’est cette base qu’il a voulu concrétiser lorsqu’il a envoyé 146 jeunes de la Côte d’Ivoire et de la Haute-Volta (ex-Burkina Faso) en formation en France. Pour Félix Houphouët-Boigny, le développement d’un pays passe nécessairement par des hommes bien formés. Sur le bateau nommé ‘’l’aventure’’, ces jeunes, grâce au député Félix Houphouët-Boigny, se sont lancés à l’assaut de la connaissance des Occidentaux. A côté de cette action, il faut signaler toutes celles entreprises par le bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne. La multitude d’écoles les unes aussi prestigieuses que les autres, qui ont permis au pays de caracoler en tête dans le domaine de l’éducation dans la sous-région pendant longtemps. Les générations actuelles, notamment celles de l’ancien parti au pouvoir de 2000 à 2010 qui chantaient partout que même en crise, la Côte d’Ivoire est toujours debout, doivent comprendre qu’ils le doivent à la politique de Félix Houphouët-Boigny, pour qui l’éducation était au centre des différentes activités. Education à la paix, à l’amour du prochain, au pardon, au savoir-faire et savoir-être.  C’est cet investissement dans les hommes, socle de la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui, qui fait de Félix Houphouët-Boigny, cet homme atemporel, qui vivra malgré sa disparition physique. Il avait compris qu’un pays se construit dans le juste milieu, loin des extrêmes. Un pays solide repose sur une classe moyenne solide. Félix Houphouët-Boigny s’est attaché à une répartition de la richesse nationale, comme le disait feu Marcel Laubhouët, ancien trésorier du Syndicat agricole africain. Cet homme éternel sera célébré, ce matin, à l’église St Jean de Cocody.

Etienne Aboua.



mercredi 10 octobre 2012

Procès cacao



Des machettes et bottes achetées à 1milliard avec une société d’imprimerie

80.000 machettes et 80.000 bottes ont été achetées en juin 2004 à un milliard Fcfa  par l’ex-Fonds de développement des activités de la filière café et cacao (Fdpcc) avec Océan imprim, une société éditrice des agendas présidentiels, a affirmé le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, en charge du dossier sur les malversations financières visant les ex-dirigeants de la filière café-cacao.
Ce marché a été conclu par l’ex-Fdpcc avec Océan Imprim, appartenant à David Attia, dont l’objet social est l’imprimerie, le marketing et le design, a indiqué le président du tribunal, Hamed Coulibaly, mentionnant que les machettes ont coûté 3.050 Fcfa l’unité et les bottes 3.850 Fcfa l’unité.  
Ces équipements étaient destinés à financer les coopératives, selon le libellé des factures. Les 80.000 bottes sont revenues à 308 millions Fcfa, tandis que les 80.000 machettes ont été achetées à 244 millions, soit 552 millions Fcfa. La société Océan Imprim a ensuite marqué les bottes et machettes du logo de l’ex-Fdpcc à près de 500 millions Fcfa.
Selon le procureur les bottes coûteraient dans les magasins agricoles de la place 2.500 à 3.000 Fcfa alors que les machettes sont vendues à près de 2.000 Fcfa.
Le juge s’est interrogé sur l’intérêt d’une telle opération dont on n’a aucune preuve que les équipements acquis ont été attribués aux paysans, avant de faire observer que des millions de francs ont été décaissés pour la sensibilisation, sans qu’on ait le nombre d’agriculteurs dans le secteur.
Les chèques ont été signés notamment par Henri Amouzou, président du Conseil d’administration de l’ex-Fdpcc et de son secrétaire exécutif, Théophile Kouassi, a souligné le président du tribunal, Hamed Coulibaly. 
II a également brandit des documents faisant état d’un gap de un milliard Fcfa au profit de M. Amouzou sur un fonds de 3,4 milliards destinés au financement des coopératives en 2006. L’ex-patron du Fdpcc a perçu ce montant au travers de la Confédération des producteurs ivoiriens de café et cacao (COPRICO), un groupement de coopératives, qu’il a crée puis dissout après.
"Vous avez fait courir un risque à la société (ex-Fdpcc) et cela concourt aux éléments matériels d’abus de biens sociaux", a dit le juge à M. Amouzou qui a affirmé que son "intention" n’était "pas frauduleuse".
Le président du tribunal, Hamed Coulibaly, a par ailleurs rappelé que MM. Amouzou et Kouassi avaient engagé 90 millions Fcfa pour la recherche de partenaires pour la transformation de cacao, estimant que ce décaissement n’était pas utile.
Pour sa part, le secrétaire exécutif de l’ex-Fdpcc, Théophile Kouassi, a justifié que la société envisageait créer en Côte d’Ivoire une usine de transformation d’environ 30.000 tonnes de cacao [beurre, pattes et poudre]  pour un coût estimatif de 12 à 13 milliards Fcfa.
Le tribunal a aussi noté que les dirigeants de l’ex-Fdpcc ont payé 132 millions Fcfa d’honoraires à un cabinet pour évaluer la vente de la Mutuelle agricole de Côte d’Ivoire (Maci).
900 millions Fcfa ont également ont été déboursés pour le cabinet Stratégie pour une étude sur le chevauchement de la gestion dans la filière, en 2004, puis 274 millions d’honoraires (70% du montant) payés pour assistance et gestion financière, selon le tribunal.