Qui
ne veut pas de la réconciliation ?
Le
président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Charles Konan
Banny, a lancé, la semaine dernière une vaste consultation pour créer les conditions
du retour de la paix.
Le Président Alassane Ouattara et Charles Konan Banny de la Cdvr |
Qui ne veut pas de la
réconciliation ? Les dernières consultations du président de la Commission
dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) a remis au goût du jour cette
question. Surtout que les attaques contre les des Forces républicaines de Côte d’Ivoire
(Frci) du mois d’août ont ravivé les tensions. Les positions se sont à nouveau
cristallisées. Les extrémistes et
faucons de tous les bords ont repris, par journaux interposés, leur ballet
macabre. ‘’On jouera le match retour’’,
pouvait-on entendre chez certains partisans de l’ancien Président Laurent
Gbagbo. Dans le camp du pouvoir, des militants demandaient, au mépris des lois,
des ‘’ratissages, maison par maison, pour
débusquer les assaillants’’. A côté de ces propos qui peuvent conduire à
toutes sortes de dérives, il y a les
sempiternels préalables posés par les uns et les autres. ‘’Le Front populaire ivoirien (Fpi) ne veut pas de guerre. Nous sommes
un parti de dialogue. Un parti qui ne veut pas prendre des armes pour passer au
pouvoir. Mais plutôt arriver par la voie des urnes. C’est cela notre démarche.
Le Fpi entend dire ses vérités pour que les problèmes de la Côte d’Ivoire
soient réglés une bonne fois pour toutes. Et que nous allions de l’avant’’.
C’est ce qu’a déclaré le mardi 5 septembre, l’ancien ministre Sébastien Danon
Djédjé. C’était à la fin de l’entretien entre la délégation de l’ex-parti au
pouvoir et le président de la Cdvr. Pour le Fpi, le terme ‘’vérité’’ est tout simple. En revisitant le mémorandum que la
direction de ce parti a remis aux autorités ivoiriennes, le 29 septembre 2011,
on peut y lire, ‘’libération de tous les
prisonniers, dégel des avoirs, retour sécurisé des exilés, rétrocession des
biens meubles et immeubles privés (espace de la liberté de Yopougon, maisons
occupées)’’. Même si les cadres de ce parti affirment qu’ils n’en font pas
une condition au dialogue, ils en font pourtant une base de négociation. Ce qui
donne l’allure d’un préalable. ‘’La
direction du Fpi remercie le Premier ministre, M. Jeannot Kouadio-Ahoussou,
pour la qualité de l’accueil réservé à son président Sylvain Miaka Ouretto et à
la délégation qui l’accompagnait à cette rencontre du vendredi 13 juillet 2012,
à la Primature. Cependant, la direction du Fpi note avec regret et déplore les
faits suivants : le pouvoir semble ignorer les préoccupations exprimées
par le Fpi et qui sont contenues dans le mémorandum remis au Premier ministre
le 4 juin 2012. Le pouvoir semble également vouloir donner dans la fuite en
avant lorsqu’il tente d’éluder les questions pertinentes qui traduisent les
préoccupations du Fpi que l’application de la Loi pourrait permettre de régler.’’
Cet extrait du communiqué produit par l’ancien parti au pouvoir, le 16
juillet, après sa rencontre avec le chef du gouvernement, Jeannot
Kouadio-Ahoussou, est révélateur. En face, il y a tous ceux qui estiment que ‘’le Fpi doit reconnaître qu’il est
responsable des tueries’’. Il faut donc, disent-ils que les cadres de cette
formation politique ‘’fassent acte de
contrition et soient moins arrogants’’. Pour eux, c’est la condition pour
qu’une main leur soit tendue. Devant ces positions tranchées, Charles Konan
Banny peut-il rapprocher les uns et les autres ? Probablement, si les
acteurs politiques s’engagent sincèrement. Le mercredi 12 septembre, les formations politiques qui
ont effectué le déplacement à la résidence du président de la Cdvr ont tous
professé leur foi pour le retour à une situation sans conflit. ‘’L’heure est à la recherche de la paix, la
réconciliation et l’apaisement dans le pays’’, a dit le secrétaire général
par intérim du Rassemblement des républicains (Rdr). Gageons qu’il n’y ait pas
parmi eux des Brutus poignardant lâchement Jules César, ou Judas Iscariote
trahissant Jésus-Christ.
ETIENNE ABOUA
Toi, on va te mettre en prison...
RépondreSupprimerJ'ai travaillé sous la supervision de mon mentor Cyprien Tiessé
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