Que gagnent les avocats
de Laurent Gbagbo ?
Me Emmanuel Altit, avocat de Laurent Gbagbo |
Du temps pour limiter
les dégâts. C’est cet avantage que pourrait
tirer les avocats de l’ancien Président Laurent Gbagbo. Début juin, Me Emmanuel
Altit, avocat principal de l’ancien Chef d’Etat ivoirien a déposé une requête
auprès des juges de la Chambre préliminaire I demandant un renvoi de l’audience
de confirmation des charges. Arguments avancés par la défense : Manque
de ressources humaines et financières pour analyser les preuves du Bureau du
procureur et pour investiguer. Dans le point 78 de son document, l’avocat
principal de M. Laurent Gbagbo a indiqué que pour cette audience, il était
important que l’équipe de la défense puisse effectivement obtenir toutes les
informations nécessaires portant non seulement sur l’implication de tous les protagonistes
lors des événements visés par le procureur mais encore sur le contexte dans
lequel ils ont eu lieu. La défense devrait pouvoir également passer en revue
toutes les informations obtenues qu’elles soient d’origine civile ou militaire,
mener toutes les enquêtes nécessaire, contribuer à la sécurité des témoins,
étudier les rapports des Organisations non gouvernementale, etc. Il lui fallait
donc, du personnel additionnel et une rallonge de l’enveloppe prévue par l’aide
judiciaire de la Cour. Hier, la Cour a donné droit aux avocats de la défense.
L’audience de confirmation des charges a été reportée au 13 août. 2 mois
supplémentaire pour la défense. L’avocat principal et ses associés avec l’aide
de l’assistance juridique supplémentaire devraient éplucher et examiner en ce
laps de temps le millier de pages du rapport du Bureau du procureur, des 9060
pages d’annexes, les quelques 134 décisions, requêtes déposées, les 409 vidéos
transmises. Travaux d’Hercule ? Pour l’instant les avocats de Laurent
Gbagbo ne s’en préoccupent pas, laissant libre cours à leur joie, pour ce
premier point engrangé. Me Emmanuel Altit a déclaré que ‘’la Cour venait de réparer un déséquilibre’’. A côté du temps que
gagnent les avocats de Laurent Gbagbo, il se pourrait qu’ils se lancer dans une
négociation pour obtenir une libération provisoire sous condition comme ce fut
le cas pour le congolais Jean Pierre Bemba, le 14 août 2009. Tous les regards
sont tournés vers les juges de la chambre préliminaire I qui viennent de
confirmer l’impartialité de la Cour. Tout acte postérieur serait donc
l’émanation d’une justice sans parti pris.
ETIENNE ABOUA
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