mercredi 26 septembre 2012

Détenu au Ghana




                                                                                          Justin Koné Katinan libéré en sursis

Justin Koné Katinan en liberté provisoire
En attendant le 11 octobre, le porte-parole de l'ancien Président Laurent Gbagbo peut humer momentanément le vent frais de la liberté. Justin Koné Katinan, porte-parole de l’ancien Président Laurent Gbagbo, a été libéré hier sous caution. ‘’Il est très probable que la procédure d`extradition soit retardée. Par conséquent, je vais accorder à l`accusé la liberté sous caution’’, a indiqué le juge ghanéen, Aboagye Tandoh. Celle-ci a été fixée à 13 millions de francs Cfa. Selon ses avocats, son passeport reste entre les mains de la sécurité nationale ghanéenne. En outre, il est tenu de se signaler aux autorités compétentes toutes les deux semaines. Détenu depuis le 24 août au Ghana où il a trouvé refuge au lendemain de l’arrestation de Laurent Gbagbo par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, à l’issue de la crise post-électorale de 2010 (l’ancien Président avait refusé de céder le pouvoir qu’il a perdu dans les urnes, après le second tour de la présidentielle en novembre 2010), Justin Koné Katinan est visé par un mandat d’arrêt international, émis par les autorités ivoiriennes pour ‘’crimes économiques’’. Il serait l’un des artisans de la ‘’casse de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest’’. Le 26 janvier 2011, c’est lui qui s’est rendu à l’agence principale de institution bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine pour signifier la mesure de ‘’réquisition illégale’’ de cette  structure décentralisée. Selon le rapport de police, il est descendu dans le caveau de l’agence où se trouvent les numéraires. Il y avait en billets valeurs, 68.809.364.000Fcfa, en monnaie, 89 384 587Fcfa et des billets et monnaies neufs non émis, c’est-à-dire pas encore en circulation, d’un montant de 60.719.340.000Fcfa. En termes de devises étrangères, le caveau disposait de 892.540 euros et 10.000 livres sterling. Le rapport a signalé également qu’en plus de ces différentes sommes, il y avait des billets dits ‘’fatigués’’, évalués à 500 milliards, en instance de retrait de la circulation. Les autorités ivoiriennes qui espéraient son extradition pour qu’il réponde de ses actes devraient encore attendre. ‘’Il est très probable que la procédure d’extradition soit retardée’’, a déclaré le juge ghanéen. Une délégation ivoirienne composée de magistrats, d’agents et de responsables de la Direction de la surveillance du territoire (Dst) avait établi un quartier général à Accra, capitale du Ghana, pour suivre de près le dossier. Le 14 septembre, le juge Aboagye Tandoh avait reporté l’audience pour traduction tardive de la demande d’extradition des autorités ivoiriennes.
Réactions
Dans le camp du Front populaire ivoirien, on jubile. Selon Michel Amani N’Guessan, secrétaire général chargé de la défense, de ce parti, ‘’le droit a triomphé.’’ Il a salué l’Etat du Ghana qui vient, dit-il, de démontrer l’indépendance de sa justice : ‘’Nous avons un pays comme le Ghana qui fait la fierté de l’Afrique. C’est un pays démocratique’’. Et d’ajouter : ‘’Si le droit est dit partout, tous les militants du Fpi retrouveront bientôt la liberté, y compris Laurent Gbagbo’’. Pour Joseph Odjé Tiakoré, porte-parole du Rassemblement des républicains, il faut faire confiance à la justice ghanéenne qui a ‘’apprécié à partir d’un certain nombre de faits. Mais le peuple de Côte d’Ivoire attend que justice soit rendue. Parce que tous ceux qui ont commis des crimes économiques ou contre l’humanité doivent être punis. Et nous pensons qu’à la fin du processus enclenché tous ces acteurs de l’ancien régime, à commencer par Justin Koné Katinan qui a dérobé des milliards, viendront rendre compte. C’est avec beaucoup de sérénité que nous attendons la fin de ce processus.’’ 
La question de l’extradition
Parlant de la mesure d’extradition, l’ancien ministre de la défense de Laurent Gbagbo, Michel Amani N’Guessan  a rejoint les avocats de Justin Koné Katinan qui affirment qu’il ‘’ne peut être extradé vers la Côte d’Ivoire car il bénéficie du statut de réfugié au Ghana’’. Pour lui, on s’achemine ‘’vers la libération pure et simple de Justin Koné Katinan’’. Sans entrer dans les grandes théories juridiques, Me Mathurin Djirabou, avocat de plusieurs barons du Fpi, a dit le contraire : ‘’L’affaire n’est pas encore tranchée. La liberté provisoire ne signifie pas que tu que tu es innocent’’. Il va falloir attendre le 11 octobre prochain pour connaître peut-être l’épilogue de cette affaire.     
 
 ETIENNE ABOUA





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