mercredi 19 septembre 2012

Pdci, Rdr, Fpi, Mfa, Udpci, Lider...



  Qui ne veut pas de la réconciliation ?

Le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Charles Konan Banny, a lancé, la semaine dernière une vaste consultation pour créer les conditions du retour de la paix.
Le Président Alassane Ouattara et Charles Konan Banny de la Cdvr
Qui ne veut pas de la réconciliation ? Les dernières consultations du président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) a remis au goût du jour cette question. Surtout que les attaques contre les  des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) du mois d’août ont ravivé les tensions. Les positions se sont à nouveau cristallisées.  Les extrémistes et faucons de tous les bords ont repris, par journaux interposés, leur ballet macabre. ‘’On jouera le match retour’’, pouvait-on entendre chez certains partisans de l’ancien Président Laurent Gbagbo. Dans le camp du pouvoir, des militants demandaient, au mépris des lois, des ‘’ratissages, maison par maison, pour débusquer les assaillants’’. A côté de ces propos qui peuvent conduire à toutes sortes de dérives, il y a  les sempiternels préalables posés par les uns et les autres. ‘’Le Front populaire ivoirien (Fpi) ne veut pas de guerre. Nous sommes un parti de dialogue. Un parti qui ne veut pas prendre des armes pour passer au pouvoir. Mais plutôt arriver par la voie des urnes. C’est cela notre démarche. Le Fpi entend dire ses vérités pour que les problèmes de la Côte d’Ivoire soient réglés une bonne fois pour toutes. Et que nous allions de l’avant’’. C’est ce qu’a déclaré le mardi 5 septembre, l’ancien ministre Sébastien Danon Djédjé. C’était à la fin de l’entretien entre la délégation de l’ex-parti au pouvoir et le président de la Cdvr. Pour le Fpi, le terme ‘’vérité’’ est tout simple. En revisitant le mémorandum que la direction de ce parti a remis aux autorités ivoiriennes, le 29 septembre 2011, on peut y lire, ‘’libération de tous les prisonniers, dégel des avoirs, retour sécurisé des exilés, rétrocession des biens meubles et immeubles privés (espace de la liberté de Yopougon, maisons occupées)’’. Même si les cadres de ce parti affirment qu’ils n’en font pas une condition au dialogue, ils en font pourtant une base de négociation. Ce qui donne l’allure d’un préalable. ‘’La direction du Fpi remercie le Premier ministre, M. Jeannot Kouadio-Ahoussou, pour la qualité de l’accueil réservé à son président Sylvain Miaka Ouretto et à la délégation qui l’accompagnait à cette rencontre du vendredi 13 juillet 2012, à la Primature. Cependant, la direction du Fpi note avec regret et déplore les faits suivants : le pouvoir semble ignorer les préoccupations exprimées par le Fpi et qui sont contenues dans le mémorandum remis au Premier ministre le 4 juin 2012. Le pouvoir semble également vouloir donner dans la fuite en avant lorsqu’il tente d’éluder les questions pertinentes qui traduisent les préoccupations du Fpi que l’application de la Loi pourrait permettre de régler.’’ Cet extrait du communiqué produit par l’ancien parti au pouvoir, le 16 juillet, après sa rencontre avec le chef du gouvernement, Jeannot Kouadio-Ahoussou, est révélateur. En face, il y a tous ceux qui estiment que ‘’le Fpi doit reconnaître qu’il est responsable des tueries’’. Il faut donc, disent-ils que les cadres de cette formation politique ‘’fassent acte de contrition et soient moins arrogants’’. Pour eux, c’est la condition pour qu’une main leur soit tendue. Devant ces positions tranchées, Charles Konan Banny peut-il rapprocher les uns et les autres ? Probablement, si les acteurs politiques s’engagent sincèrement. Le mercredi  12 septembre, les formations politiques qui ont effectué le déplacement à la résidence du président de la Cdvr ont tous professé leur foi pour le retour à une situation sans conflit. ‘’L’heure est à la recherche de la paix, la réconciliation et l’apaisement dans le pays’’, a dit le secrétaire général par intérim du Rassemblement des républicains (Rdr). Gageons qu’il n’y ait pas parmi eux des Brutus poignardant lâchement Jules César, ou Judas Iscariote trahissant Jésus-Christ.

ETIENNE ABOUA

   




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