dimanche 23 septembre 2012

Pdci-Rda.




                                                                                           Malaise ou crise profonde ? 
Djédjé Mady et Henri Konan Bédié: crise de confiance?


 

Les démons de la division sont-ils de retour ? Quelques semaines après la réunion du Bureau politique du 02 juin dernier qui avait aplani les divergences de vues, le plus vieux parti de Côte d’Ivoire est atteint d’un nouveau prurit.
 
                                                                                   

Poussée de fièvre ou mal profond ? Le Pdci-Rda offre, depuis quelque temps, l’image d’une formation politique au bord de l’implosion. La guerre à fleuret moucheté que se livrent certains cadres de ce parti sur l’organisation du congrès semble n’avoir pas été résolu à la réunion du Bureau politique du 02 juin dernier.  Et pourtant, tout semblait avoir été clarifié à cette rencontre : ‘’ Au terme de ses travaux, le Bureau politique souhaite l’appropriation du présent rapport par le prochain Congrès dont la convocation est devenue une nécessité et devrait se faire dans les meilleurs délais, après les prochaines élections locales.’’  Le remue-ménage qui a précédé cette réunion et les différents épanchements des cadres ont donné l’impression qu’il s’agissait d’un simple malaise, d’une poussée de fièvre pour permettre au Pdci-Rda de s’adapter aux nouvelles réalités et se lancer à la reconquête du pouvoir. Mais la récurrence des divergences démontre qu’il s’agit d’une véritable crise. Certains n’hésitent à franchir le pas. Il y a une crise de confiance entre le président de ce parti, Henri Konan Bédié, et ses collaborateurs. Ils en veulent pour preuve la récente guéguerre entre les membres du conseil politique et lui. Les membres du conseil politique conduit par Lambert Amon Tanoh ont ouvertement protesté contre leur mise à l’écart de la réunion du Bureau politique du 02 juin qualifiée de capitale pour la bonne marche de ce parti.  La crise actuelle est née de la décision n° 2012/P.Pdci-Rda du 12 juillet 2012 du président du Pdci-Rda de mettre sur pied un comité ad hoc de 46 membres chargé, comme l’indique l’article 1, ‘’de la préparation du XIIème congrès ordinaire’’ de ce parti.  Décision suspecte, selon certains cadres. 

Débat contradictoire au sein du comité de direction

Pour eux, ‘’il y a quelque chose de pas très claire dans la composition de cette équipe’’. Alors qu’il est resté longtemps rétif à la tenue d’un congrès, Henri Konan Bédié décide de la création d’un comité dont le choix des membres s’est fait sur des critères connus de lui seul. Conséquence, l’équipe constituée ne fait pas l’unanimité. Des militants l’ont fait savoir de manière bruyante, lors de la rencontre du comité de direction, le lundi 16 juillet, et pendant la réunion du secrétariat général du mercredi 18 juillet. A la rencontre du comité de direction, le secrétaire général du Pdci-Rda, Alphonse Djédjé Mady, a révélé qu’il n’a été ni consulté, ni informé. C’est d’ailleurs le plus grand reproche des cadres de ce parti. Ils estiment que le Pdci étant un parti de dialogue, tout doit se faire de façon consensuelle, même si la décision appartient au président, lequel a été investi par le congrès. Pour les plus anciens du parti, qui se réfèrent aux pratiques en cours sous Félix Houphouët-Boigny, c’est le secrétaire général et ses collaborateurs qui proposent au président le comité d’organisation. Celui-ci l’approuve, bien souvent, après quelques amendements. Selon ces anciens, le parti a toujours fonctionné ainsi. Et c’est peut-être pour avoir admis ce vice de procédure établi depuis plus de 30 ans qu’Henri Konan Bédié a demandé à son porte-parole, Niamkey Koffi, le mercredi 19 juillet, de justifier la composition de l’équipe de 46 membres. 

La justification du porte-parole du président du Pdci

‘’Le président du parti tient à rappeler que cette commission placée sous son autorité, constitue un groupe de travail qu’il s’est donné pour servir de force de propositions. Naturellement, elle ne saurait se substituer aux organes statutaires du parti bien qu’elle s’inscrive dans la nouvelle de l’innovation de nos méthodes de gestion du parti, telle que souhaitée par le Bureau politique du 2 juin 2012. La décision du président Bédié sacrifie également à la stratégie de la division du travail pour accroître l’efficacité du parti qui est confronté, dans cette conjoncture de compétition politique, à l’obligation de réussir les élections locales et législatives partielles qui s’annoncent. Dès lors, la création de la commission chargée de la préparation du XIIème congrès ordinaire vient alléger la tâche du secrétaire général en lui laissant le temps de se consacrer pleinement à la gestion du parti au quotidien’’, a-t-il affirmé, dans sa déclaration, en vue d’arrondir les angles. Mais pour les contestataires, l’organisation du congrès et des élections locales font partie de la gestion du parti. Cette justification, selon des observateurs, est la preuve que le malaise est profond. Selon eux, pour le comprendre, il faudrait remonter en 2002, au dernier congrès du parti sexagénaire. A les en croire, depuis la désignation du secrétaire général à cette grand’messe du Pdci-Rda, un climat de méfiance s’est installé. Ils expliquent qu’Alphonse Djédjé Mady était le choix d’anciens barons de ce parti. Ceux qui ont accusé Henri Konan Bédié de vouloir remplacer le Pdci-Rda par le Club national Bédié (Cnb). Ainsi donc s’est installé un climat de suspicion. Pour appuyer leur argumentaire, ils ont évoqué l’épisode ‘’Mady soutien son frère Gbagbo’’. Cette phrase, en effet, a été souvent entendue dans certains cercles du parti. 

Chacun joue son destin 

A la vérité, disent nos sources, les camps en présence jouent leur destin. Henri Konan Bédié qui veut rester maître du jeu et garantir une stabilité au parti manœuvre pour se maintenir ou, à défaut, proposer quelqu’un de très proche. En face, il y a ceux qui pensent qu’il est l’heure de tourner la page. Cette tendance gagne du terrain dans le vieux parti. Le Pdci-Rda est traversé par des courants contraires, signe qu’il est à la croisée des chemins. C’est son rôle de formation leader du microcosme politique ivoirien qui est en jeu.   
      
ETIENNE ABOUA

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