Des machettes et bottes achetées à 1 milliard avec une société d’imprimerie
80.000 machettes et 80.000 bottes ont été achetées en
juin 2004 à un milliard Fcfa par l’ex-Fonds de développement des
activités de la filière café et cacao (Fdpcc) avec Océan imprim, une société
éditrice des agendas présidentiels, a affirmé le tribunal de première instance
d’Abidjan-Plateau, en charge du dossier sur les malversations financières visant
les ex-dirigeants de la filière café-cacao.
Ce marché a été conclu par l’ex-Fdpcc avec Océan
Imprim, appartenant à David Attia, dont l’objet social est l’imprimerie, le
marketing et le design, a indiqué le président du tribunal, Hamed Coulibaly,
mentionnant que les machettes ont coûté 3.050 Fcfa l’unité et les bottes 3.850
Fcfa l’unité.
Ces équipements étaient destinés à financer les
coopératives, selon le libellé des factures. Les 80.000 bottes sont revenues à
308 millions Fcfa, tandis que les 80.000 machettes ont été achetées à 244
millions, soit 552 millions Fcfa. La société Océan Imprim a ensuite marqué les
bottes et machettes du logo de l’ex-Fdpcc à près de 500 millions Fcfa.
Selon le procureur les bottes coûteraient dans
les magasins agricoles de la place 2.500 à 3.000 Fcfa alors que les machettes
sont vendues à près de 2.000 Fcfa.
Le juge s’est interrogé sur l’intérêt d’une telle
opération dont on n’a aucune preuve que les équipements acquis ont été
attribués aux paysans, avant de faire observer que des millions de francs ont
été décaissés pour la sensibilisation, sans qu’on ait le nombre d’agriculteurs
dans le secteur.
Les chèques ont été signés notamment par Henri
Amouzou, président du Conseil d’administration de l’ex-Fdpcc et de son
secrétaire exécutif, Théophile Kouassi, a souligné le président du tribunal,
Hamed Coulibaly.
II a également brandit des documents faisant état
d’un gap de un milliard Fcfa au profit de M. Amouzou sur un fonds de 3,4
milliards destinés au financement des coopératives en 2006. L’ex-patron du
Fdpcc a perçu ce montant au travers de la Confédération des producteurs
ivoiriens de café et cacao (COPRICO), un groupement de coopératives, qu’il a
crée puis dissout après.
"Vous avez fait courir un risque à la
société (ex-Fdpcc) et cela concourt aux éléments matériels d’abus de biens
sociaux", a dit le juge à M. Amouzou qui a affirmé que son
"intention" n’était "pas frauduleuse".
Le président du tribunal, Hamed Coulibaly, a par
ailleurs rappelé que MM. Amouzou et Kouassi avaient engagé 90 millions Fcfa
pour la recherche de partenaires pour la transformation de cacao, estimant que
ce décaissement n’était pas utile.
Pour sa part, le secrétaire exécutif de
l’ex-Fdpcc, Théophile Kouassi, a justifié que la société envisageait créer en
Côte d’Ivoire une usine de transformation d’environ 30.000 tonnes de cacao
[beurre, pattes et poudre] pour un coût estimatif de 12 à 13 milliards
Fcfa.
Le tribunal a aussi noté que les dirigeants de
l’ex-Fdpcc ont payé 132 millions Fcfa d’honoraires à un cabinet pour évaluer la
vente de la Mutuelle agricole de Côte d’Ivoire (Maci).
900 millions Fcfa ont également ont été déboursés
pour le cabinet Stratégie pour une étude sur le chevauchement de la gestion
dans la filière, en 2004, puis 274 millions d’honoraires (70% du montant) payés
pour assistance et gestion financière, selon le tribunal.
Source: Alerte info
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